Albert, Lisette et Antony m’ont fait part de leur préoccupation commune de l’angoisse de la page blanche. Comment commencer ?
Chacune de ces personnes m’a décrit sa peur de ne pas réussir, cette peur qui bloque, paralyse, et embrume l’esprit.
Si je ne peux pas écrire pour vous, je peux néanmoins partager quelques conseils sur le thème « comment commencer ? ».
Tout d’abord, posez vous la question « que désirez vous écrire ? » :
- Un roman ?;
- Vos mémoires ?; ou celles de quelqu’un d’autre ?;
- Relater une histoire vraie, façon journalisme ?;
- Se baser sur un fait-divers pour raconter la société d’aujourd’hui ?;
- Philosopher sur une croyance ?;
- Conseiller dans le développement personnel ?;
- Partir depuis un évènement historique lointain, et imaginer comment cela aurait pu se passer ?;
- Ré-écrire un contexte politico-économique dans lequel ajouter un personnage imaginaire qui influe sur le développement futur ?;
- S’imaginer dans un futur très lointain, et décrire la vie de nos descendants : leurs problèmes, leurs solutions ?;
- Rencontrer un personnage clef du passé et raconter l’évènement imaginaire qui l’a transformé en héros ?;
- Parler d’amour …
Il y a sûrement un sujet que vous aimez lire, ou qui vous passionne ?.
Il est aussi possible de vous imposer un sujet pour écrire un texte court :
- Écrire 3 pages pour un conte pour enfant contenant une fée, une sorcière, un enfant, un chat, une plume d’oie et un oiseau.
- Écrire 1 page décrivant les conséquences d’un évènement magique.
- Écrire 3 paragraphes sur le temps qu’il fait.
- Regardez par la fenêtre et raconter ce que vous voyez en l’enregistrant, puis écoutez votre voix, et ensuite copier ce que vous avez dit.
Si vous n’avez aucune idée sur quoi écrire, choisissez un des 4 sujets que je viens de suggérer, et relisez ce que vous avez écrit : cela vous plaît il ?. Si vous répondez oui, vous avez le début de quelque chose, continuez. Si vous répondez non, voici une astuce puissante :
Ramassez un petit caillou que vous trouvez beau, choisissez le avec soin et imaginez qu’il vous porte chance 🍀 et inspiration. Lorsque vous le prenez dans votre main, vous avez le pouvoir d’écrire.
Tous les écrivains que je connais ont leur gri-gri sans lequel écrire est impossible.
Une photo, un mouchoir, un petit livre, un dictionnaire fétiche, un stylo, une montre ⌚, une bille de verre coloré…
Un de mes auteurs m’a fait visiter son bureau de travail.
Sur une table basse, il y avait 3 objets :
1- Un très très vieux dictionnaire ancien, tout rabougri et corné, dont la couverture était très abîmée, et auquel il manquait les deux tiers des pages;
2- Un stylo-plume à manche en corne;
3- Et un étrange morceau de béton avec une tige d’acier rouillée en travers. Je l’ai pris dans mes mains : une plaque de métal racontait : « morceau du mur de Berlin » avec une date et « gendarmerie française ».
Ces 3 objets servaient l’imaginaire de cet homme.
Sa femme les ayant rangés dans un tiroir, il ne pouvait plus écrire.
Il a donc fait l’acquisition de cette petite table basse, et les a mis en évidence : ils sont son inspiration.
Et vous, qu’est ce qui vous inspire ?
Vous me direz :
Qu’est ce que je vais faire d‘un conte pour enfant sur 3 pages ?;
d’une page parlant d’un évènement magique ?;
de 3 paragraphes décrivant le temps qu’il fait ?;
ou de ma voix racontant ce que j’ai vu par la fenêtre ?…
Je vous répondrais :
Quel exercice avez vous préféré ?…
Une femme de 77 ans, désirant écrire ses mémoires, et n’y arrivant pas, m’a avoué :
J’ai eut beaucoup de difficultés à m’arrêter de décrire le temps qu’il fait.
Au bout de 5 pages, j’ai recommencé, pour me contenter de n’en créer que 3 paragraphes, et me suis retrouvé avec 6 pages sur des aventures dans les nuages.
C’est l’exercice que j’ai trouvé le plus difficile : je n’arrivais pas à réduire et restreindre mon écriture.
Je lui ai répondu :
C’est celui que vous avez préféré ?
Elle est devenue toute rouge, et elle a chuchoté : « oui… »
Elle était faîte pour écrire de l’imaginaire fantastique.
Pas pour se replonger dans sa vie difficile, et son passé douloureux.
Elle n’a jamais écrit ses mémoires, mais deux longues sagas fantaisy pour un public de jeunes adultes.
Écrire, c’est laisser parler son cœur, sa passion.
C’est aussi être très documenté sur des sujets pointus.
Certains auteurs mettent trois fois plus de temps à s’entourer de la documentation destinée à accompagner leurs écrits, qu’à écrire les quelques centaines de pages finales. D’autres auteurs peinent et transpirent sur la forme de chaque phrase, avant de passer à la suivante. D’autres encore réécrivent des centaines de fois leurs pages, parce qu’ils ne sont pas satisfaits.
Qu’importe le genre d’auteur que vous serez.
Qu’importe le genre d’écriture que vous ferez.
Qu’importe le style ou le thème qui vous permettra de vous exprimer.
Ce qui importe, c’est le plaisir ou la joie que vous aurez à travailler et agencer tout cela. Car, quelque soit votre difficulté à écrire, vos angoisses ou vos cauchemars, craintes, peurs, obsessions, hantises… la seule question à vous poser, c’est :
Avez vous du plaisir ou de la satisfaction à écrire ?
Si la réponse est non, passez votre chemin, restez lecteur, et arrêtez de souffrir.
Si la réponse est oui, quelque soit le travail ou la souffrance à « pondre » votre écrit, le plaisir de l’avoir écrit vaut la peine que vous lui avez consacré.
En attendant, essayez, essayez et essayez encore…
Avec de la persévérance vous y arriverez.
Bon courage.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui.
N’hésitez pas à commenter ou à poser vos questions.
Merci d’avoir lu cet article.
En attendant, une toute bonne journée à chacune et chacun.